Les lions indomptables recevaient le Sénégal Samedi après-midi à Yaoundé, dans le cadre des qualifications pour la coupe d’Afrique 2012. Défaite interdite pour le Cameroun, 3e après 3 journées avec seulement une victoire contre trois pour les lions de la terranga.
Le miracle tant attendu n’aura pas eu lieu, et le Cameroun a été tenu en échec 0 partout par le Sénégal et ne compte que 5 points, loin derrière des 10 du Sénégal qui occupe la première place. Les Camerounais ont eu l’occasion de l’emporter dans les dernières minutes sur un penalty généreusement accordé, mais non transformé par Eto’o.
Au-delà du score final, c’est bien tout l’environnement des lions indomptables qui inquiète aujourd’hui, tant les internationaux camerounais semblent totalement à la dérive, sur et loin du terrain.
En effet, depuis la coupe du monde avec son lot de malheurs qu’on pensait oubliés, il ne semble plus jamais avoir eu de cohésion chez les lions indomptables. Tout d’abord, les bannis officieux non sélectionnés sans décision officielle de la Fecafoot qui ont conduit à l’inévitable confrontation entre Alexandre Song et Samuel Eto’o, conclue par l’exclusion du joueur d’Arsenal du groupe.
Et bien malheureusement, ce manque de sérénité chez les lions se traduit et se concentre autour du joueur qui devrait tirer son équipe vers le haut : Samuel Eto’o, meilleur buteur africain en Can, de l’histoire du Cameroun, et de loin le plus titré : 3 ligues des champions, 4 ballons d’or africains, 2 CAN et 1 finale, la liste est longue.
Bien malheureusement, ces derniers temps c’est lui qui a été dans l’œil du cyclone : au lendemain de la défaite face au Sénégal, le capitaine des lions s’en était pris à un journaliste, précisant aller parler à son directeur, ce dernier ne méritant pas de « travailler pour la merveilleuse chaîne d’Equinoxe », ni même « d’exister ». Une colère certainement jugée légitime par Eto’o qui estime sans doute faire au mieux pour le Cameroun et pour l’Afrique. Cette prise à partie avait déjà rappelé à certains le malheureux Philippe Bonney, qui avait été agressé physiquement par Eto’o.
Vint ensuite le conflit avec Alexandre Song, qui ne semble pas avoir digéré sa mise à l’écart, ou celle de son aîné Rigobert depuis l’arrivée de Paul Le Guen : toujours est-il que le retour du gunner au sein des lions a été un fiasco, et il a finalement été exclu du groupe.
Enfin, sur le terrain, le comble de tout a été le désaveu de Clemente par son capitaine, qui s’est opposé à un remplacement demandé par ce dernier : alors que Chedjou devait remplacer Choupo-Moting, Samuel Eto’o a pris la main de son coéquipier, lui demandant de rester sur le terrain. Ce choix du capitaine s’explique certainement : le Cameroun devant gagner, avait besoin de tous ses attaquants sur le terrain.
Seulement, c’était un geste déplacé de plus, un acte de plus dans une bien triste pièce de théâtre, un triste spectacle pour les supporters camerounais qui attendent la victoire. Et cela se joue évidemment sur les performances : individuellement, Eto’o a raté le penalty de la victoire, et collectivement, le Cameroun peine face au Sénégal et à la RDC, avec respectivement 5 et 3 points de retard
Les excuses du capitaine camerounais n’y changeront certainement pas grand-chose dans les cœurs des supporters des lions indomptables. Le désaveu de Clemente par son capitaine était le geste de trop, dans un contexte difficile. Cela exprime que l’équipe nationale a besoin d’une refonte en profondeur, pour guérir d’un mal profond.
Un mal si profond que les questions tactiques n’intéressent pas ou plus ; en effet, le fait qu’Aurélien Chedjou, véritable maître à jouer depuis le match face aux Pays-Bas en coupe du monde ait débuté sur le banc, la titularisation de Choupo-Moting, réserviste à Hambourg, la première titularisation de Moukandjo-Bilè pour un match de cet envergure, sont des choix à priori discutables mais que personne n’a discutés.
|